Publié le 15 novembre 2023 Mis à jour le 20 novembre 2023
le 13 novembre 2023
L’Université Lumière Lyon 2, à travers son laboratoire HiSoMa, est membre du projet européen ANCHISE (programme Horizon Europe) aux côtés de 14 partenaires européens issus de 7 pays différents. D’une durée de trois ans (février 2023 - janvier 2026), le projet ANCHISE a pour ambition d’élaborer des solutions pérennes et réplicables pour la protection du patrimoine culturel et la lutte contre le pillage et le trafic illicite.

En s’appuyant sur l’expertise de ses partenaires, le projet européen ANCHISE vise notamment à produire des études approfondies des acteurs et des routes du trafic, ainsi qu’à développer des outils technologiques innovants (détection de pillage, marquage d’objets, traçabilité). L’objectif ? Faire le lien entre les nouvelles technologies et les utilisateurs impliqués dans la protection du patrimoine culturel en devenant une plateforme de référence en la matière.

Trois questions à Olivier Henry, professeur d’archéologie grecque et responsable du projet ANCHISE au sein du laboratoire HiSoMa.
 
Quels sont les grands axes du projets ANCHISE ?

Tout d’abord, il s’agit d’évaluer les technologies présentes sur le marché - ou proches de celui ci - à l'aide de méthodes centrées sur l'utilisateur afin de contribuer à combler le fossé entre les technologies et le marché (détection du pillage, détection du patrimoine négligé ou abandonné, identification et traçabilité des objets, marquage des objets).

Ensuite, l’idée est de mettre en œuvre des zones d'expérimentation pilotes pour comprendre les contextes locaux, sociologiques et économiques, mobiliser les acteurs locaux, former les bêta-utilisateurs, spécifier et mettre en œuvre des démonstrations technologiques, évaluer l'impact de la reproductibilité des démonstrations. Avec ce projet, nous souhaitons également développer les images, la SFS (Spectral Fluorescence Signature) et la reconnaissance 3D pour améliorer la documentation et l'enregistrement des objets, puis le contrôle de la provenance des objets et la détection du trafic illicite.

Il s’agira également de diffuser les résultats du projet, d’impliquer et de renforcer les capacités des communautés pour aider à combler le fossé entre les innovations et les LEA (Law Enforcement Agencies), les musées, les archéologues, les marchands d'art, les maisons de vente aux enchères, les citoyens.

Enfin, le projet vise également à proposer des recommandations professionnelles et politiques.

Quel est le rôle d’HiSoMA au sein du projet ? Quelle expertise apportent nos chercheur.es ?

Le laboratoire HiSoMA (Histoires et sources des mondes antiques) est chargé du pilotage et de la coordination de deux tâches principales au sein d’ANCHISE. D’une part, il a pour mission de mieux comprendre les ressorts du phénomène grâce à l’étude des contextes économiques et sociologiques du pillage et du trafic. Cela se traduira par l’organisation de colloques internationaux réunissant des acteurs de la lutte contre le pillage et le trafic de biens culturels et par la conduite d’études spécifiques portant sur le détectorisme…

D’autre part, nos chercheur/ses vont tester, in vivo et au plus près des besoins des utilisateurs, les nouvelles technologies qui seront développées dans le cadre du projet, sur trois terrains différents : les sites archéologiques, les musées et les frontières. Ces démonstrations se tiendront dans des pays représentatifs de la communauté européenne, à chaque fois : sur un site archéologique, dans un musée et à une frontière (maritime, terrestre et aéroportuaire). Ces démonstrations permettront de mieux identifier les besoins des acteurs locaux et d’améliorer, de démonstration en démonstration, les outils développés.

En plus des partenaires universitaires, ce projet réunit aussi des entreprises de technologies et des organisations culturelles européennes et/ou internationales, en quoi est-ce intéressant ?

Le projet adopte une approche globale et pluridisciplinaire afin de pouvoir répondre au mieux aux besoins. La présence d'organisations culturelles permet de mobiliser ce secteur tant dans les différentes phases du projet et de contribuer à l'utilisation de ses résultats.

L’intégration de partenaires privés permet de créer une synergie autour du développement d’outils les plus innovants grâce à des entreprises qui investissent dans le domaine de la protection des biens culturels.

 

15 partenaires à travers l’Europe

CNRS (France)
CUT-Cyprus University of Technology (Chypre)
EfA-École française d’Athènes (coordinateur, Grèce)
ENSP-École Nationale Supérieure de la Police – Centre de Recherche (France)
EUI-European University Institute (Italie)
Fraunhofer Gesellschaft zur Forderung der Angewandte Forschung E.V. (Allemagne)
HiSoMA, Université Lumière Lyon 2 (France)
ICCS-Institute of Communication and Computer Systems (Grèce)
ICOM-International Council of Museums (France)
ICONEM (France)
INOV-Instituto de Engenheria de Sistemas et Computadores Inovação (Portugal)
Michael Culture Association (Belgique)
Protection Avancée contre le Recel - PARCS (France)
The Cyprus Institute (Chypre)
Université de Poitiers (France)

Les dates à retenir

8 et 9 novembre 2023 : Colloque international « The economic and social context of illicit trafficking archaeological artefacts »
Mars 2024 : Forum des participants à Bruxelles
Septembre 2024 : Démonstrations des outils en Grèce
Mars 2025 : Deuxième tour de démonstrations en Scandinavie et en France
Septembre 2025 : Troisième tour de démonstrations en Italie et Bosnie-Herzégovine
Décembre 2025 : Colloque final

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