Publié le 9 novembre 2020 Mis à jour le 10 novembre 2020
du 2
au 6 novembre 2020

Chaque année, un groupe d’étudiant.es du master Urbanisme et Aménagement de l'UFR Temps et territoires participe à l'automne pendant toute une semaine à un « atelier inter-formation » avec des étudiant.es de l’ENTPE, de l’Université Jean-Monnet Saint Étienne et de Sciences-po Lyon (une soixantaine d’étudiants en tout). Confinement oblige, il a fallu s'adapter et inventer une nouvelle méthodologie pour mener le travail de terrain.

Le principe du master Urbanisme et Aménagement est celui de la transversalité des savoirs académiques et professionnels. Elle met en relation approches disciplinaires, connaissances techniques et savoir-faire professionnels. En 2e année de master, le parcours constitue une spécialisation dans le champ spécifique de la production matérielle de la ville : programmation, conception, montage et conduite opérationnelle des projets urbains et des opérations d’aménagement. Initialement les étudiant.es issu.es de 4 formations différentes  devaient explorer des problématiques d'aménagement et de politique urbaine liées à Rive de Gier à travers 8 thématiques originales, en associant leurs compétences et leurs différentes approches pour répondre aux commandes formulées par des acteurs locaux (Municipalité, MJC, Centre Social, etc.). L'objectif de cette démarche ? Améliorer le cadre de vie et la “condition urbaine” des habitant.es et de contribuer à “Penser l’avenir à Rive de Gier”. La situation sanitaire ne permettant pas le travail in situ, les équipes pédagogiques et les partenaires ont décidé de maintenir l’atelier et d'expérimenter un travail de terrain « à distance ».

 

À contexte exceptionnel,
modalités inédites !

Les missions des étudiant.es ? Établir un diagnostic, dégager les enjeux, développer une analyse et établir des propositions en échangeant avec leur commanditaire. Au service structures locales de Rive de Gier (CCAS, Ville, centres sociaux, MJC, etc.), 8 groupes se sont organisés pour traiter chacun une thématique : accompagnement des plus précaires, traitement des déchets, valorisation des délaissé.es urbain.es, la relation de la ville et de la rivière (aménagement, mise en visibilité et identité urbaine), la mixité sociale, l'accessibilité et la visibilité de la culture et des équipements culturels, le lien social pendant la crise sanitaire qui dure et la question du "Bien vieillir".
Du lundi 2 au jeudi 5 novembre 2020, les étudiant.es ont eu accès à diverses ressources pour enrichir leurs réflexions : entretiens en visioconférence avec des habitant.es et des acteur/trices de l'aménagement, ressources documentaires, travail de groupe avec l’appui de l’équipe pédagogique... avant de présenter une restitution collective et publique le vendredi 6 novembre 2020. Les étudiant·es ont su faire preuve d’inventivité pour réaliser un travail de qualité depuis leur domicile. Un site internet retrace cette aventure.

Retour d'expérience

Le travail à distance nécessite un apprentissage collectif, autant pour l'équipe pédagogique autant que les étudiant.es. Il s'agit à la fois à s'adapter à une façon de travailler (quelle organisation mettre en place ? quels outils choisir ?) mais aussi de parvenir à construire une certaine "convivialité à distance” indispensable pour mener un travail de groupe durant toute une semaine. Cette expérience a suscité des sentiments ambigus vis-à-vis du travail à distance.

Atelier en visio "Bien vieillir"
Atelier "Bien vieillir"
Si l'on voit le verre à moitié vide....

Suivre des études à distance ne peut pas remplacer le travail de terrain qui permet notamment de "s'imprégner des lieux", de "ressentir les ambiances et les atmosphères" et de bénéficier des interactions avec les habitant.es. Le distanciel est cause de frustration : les étudiant.es ont eu le sentiment de ne pas pouvoir saisir les nuances des enjeux.
Le télétravail nécessite de travailler différemment : il exclut les interactions “informelles” etlaisse moins de place à l’imprévu, des éléments qui font pourtant la richesse des interactions et des observations “en présentiel”.
La réalisation de l'atelier à distance pose une question éthique : jusqu’à quel point faut-il s’adapter, être flexible et demander aux étudiant.es et aux commanditaires de “faire comme si” ?

Côté verre à moitié plein...

Malgré les limites du travail en visio, les étudiant.es sont parvenu.es à remplir leurs missions : saisir des éléments pertinents des réalités de Rive de Gier, identifier des enjeux et faire des propositions. Ce travail nécessite certes des approfondissements, mais on peut le considérer comme un véritable “exploratoire” dans lequel un processus “d’idéation” est possible. 
L'atelier en distanciel invite alors à penser un rapport au terrain malgré le confinement. Il incite aussi plus largement les professionnels des politiques sociales et urbaines à acquérir des compétences professionnelles permettant la réalisation d'un travail de terrain compatible avec la contrainte de la mobilité et l'ensemble des nouvelles difficultés imposées par le contexte sanitaire.  

Informations pratiques