Mise à jour le 30 juin 2022

Sciences et société en perspective historique
Stéphane Frioux, Maître de conférences d'histoire contemporaine,
Campus de Bron

Présentation :

La seconde moitié du 20e et le début du 21e s. ont vu la montée rapide de tensions entre les institutions publiques et privées de la recherche scientifique et technique d'une part, et les acteurs et mouvements sociaux d'autre part. L’idée du « progrès » de la science et de la technique qui a caractérisé la deuxième industrialisation et, de manière plus ample, la modernité issue de la dynamique des Lumières, a connu une remise en cause de plus en plus profonde. Il est devenu plus difficile de faire admettre la nécessaire domination de l’homme sur son environnement, et ce qu’on a pu qualifier de « grand partage » entre nature et société.

Pollutions, crises alimentaires et sanitaires, interrogations bioéthiques et menaces liées au changement global créent une situation de doute, voire d'anxiété collective, tant sur ce que l’innovation technique et scientifique produit, que sur ses relations avec la raison d’État d'un côté, la logique marchande de l'autre. Or, cette crise de la relation entre sciences et sociétés suscite de nouvelles interrogations sur l'histoire des sciences et des techniques, interpellant les historiens sur leur capacité à nourrir les controverses et débats civiques par un matériau à la fois empirique et théorique. Le climat, le risque, la santé, la diversité du vivant, le statut de l’animal, etc., constituent ainsi autant d'objets nouveaux ou renouvelés de la recherche historique, dans une approche nécessairement interdisciplinaire et ouverte à la restitution publique.

À partir d'un choix d'ouvrages et de travaux illustrant le débat contemporain, en particulier sur les questions environnementales et sanitaires, ce séminaire visera, dans une forme ouverte à la discussion, avec des interventions thématiques de jeunes chercheurs invités, à interroger dans la durée la relation entre sciences et sociétés et à éveiller les étudiants en histoire contemporaine à l’intrication des enjeux scientifiques et techniques avec la dynamique d’ensemble du monde contemporain. L’histoire des sciences et l’histoire environnementale ne sont pas un domaine séparé de l’histoire générale, mais bien un élément transversal à de nombreux sujets d’étude, dont la prise en compte permet d’éclairer la complexité des réalités historiques.

Validation :

Une note de synthèse thématique avec bibliographie, sur un thème défini en accord avec l’enseignant. Le sujet portera soit sur un moment de l'histoire des sciences et/ou des techniques, soit sur une controverse historiographique impliquant des enjeux sciences / sociétés, éventuellement en rapport avec le sujet de recherche de l’étudiant ; dans ce cas, la note expliquera en quoi ce dernier s’en trouve enrichi.

Format attendu :

10 000 à 15 000 signes en version papier (caractères taille 12, marges de 3 cm, interligne simple ou 1,5) avec indication du nom et du contact de l’étudiant.