Mise à jour le 06 nov. 2024
Publié le 6 novembre 2024 Mis à jour le 6 novembre 2024

En stage au sein de l’Université d’État de l’Utah, à Logan aux États-Unis, dans le département des Watershed Sciences pour essayer d’appliquer divers modèles américains sur le contexte français.

Dans quelle structure effectuez-vous votre stage ?
J’effectue actuellement mon stage au sein de l’Université d’État de l’Utah, à Logan aux États-Unis, dans le département des Watershed Sciences. Il s’agit d’une université publique fondé à la fin du 19e siècle, initialement dédiée principalement aux études agricoles. Si elle s’est diversifiée depuis (droit, économie, art et musique, sciences sociales,…), elle reste particulièrement axée sur les sciences environnementales et agricoles, accueillant des étudiants en licence, masters, doctorat. Elle mène également de nombreuses activités de recherche, notamment dans les sciences de l’eau auxquelles elle dédie un département entier. Ses activités de recherche et ses programmes éducatifs dans ce domaine sont principalement orientés vers la restauration, la conservation et la gestion des écosystèmes aquatiques, ainsi que la télédétection et les systèmes d’informations géographiques, souvent en collaboration avec d’autres universités ou organismes de recherche, aux États-Unis et ailleurs.

Quel est votre sujet de stage et vos missions ?
Mon stage s’effectue sous la supervision de Joseph Wheaton, un géomorphologue fluvial, professeur à l’Utah State University. Il s’agit du cofondateur du « Riverscapes Consortium », un projet qui se donne comme ambition de réunir gestionnaires et chercheurs de part le monde, afin d’échanger connaissances, données, outils,… et ce pour améliorer l’état de santé global des rivières. Dans le cadre de ce projet, Joe Wheaton et son équipe ont, depuis plusieurs années, développés des modèles codés sous python aux États-Unis, permettant notamment de prioriser la restauration des cours d’eau. Ces modèles utilisent des données géospatiales publiques facilement accessibles, pour faciliter leur utilisation par toute personne intéressée. Ils ont également créé une plateforme internet et un système de standardisation des données et métadonnées afin de faciliter le partage des résultats de ces modèles, qu’ils ont actuellement fait tourner sur la majorité du territoire des Etats-Unis. L’objectif de mon stage est ainsi d’essayer d’appliquer ces divers modèles sur le contexte français, en tenant compte des spécificités de ce dit contexte, et des données disponibles souvent bien différentes des données américaines.

Par quel moyen avez-vous trouvé ce stage ?
Je souhaitais effectuer mon stage en recherche, dans le domaine de la géomorphologie fluviale et des SIG. J’étais également fortement intéressé par les questions d’écogéomorphologie et de restauration low-tech, domaines dont Joe Wheaton est un spécialiste. De plus, je voulais dans l’idéal réaliser mon stage à l’étranger afin d’avoir une expérience à l’international. J’avais ainsi repéré le profil de Joseph Wheaton, dont les thématiques de recherche m’intéressaient. Un de mes professeurs m’a recommandé de le contacter, étant donné que Mr. Wheaton fait partie du réseau de l’école universitaire H2O Lyon et qu’il a passé une année en France à l’ENS. Ce dernier a répondu par l’affirmative à ma candidature spontanée. 

Où êtes-vous logé ? Comment avez-vous trouvé ce logement ?
Je suis actuellement logé dans une résidence étudiante privée, que j’ai trouvé par l’intermédiaire d’un groupe Facebook d’étudiants à l’Utah State University, un d’entre eux louant son logement durant l’été. 

Comment avez-vous financé votre mobilité ?
Ma mobilité est financée par des apports personnels, et par des aides. En premier lieu celle de l’école universitaire H2O Lyon, à hauteur de 1000 euros par mois, mais également par la bourse de mobilité de la région AURA, à hauteur de 95 euros par semaine. 

Que vous apporte cette expérience à l’étranger ?
Cette expérience me permet de découvrir un environnement de recherche différent, des thématiques qui ne sont encore pas ou peu abordées dans les sciences de l’eau en France, de développer mon réseau de contacts en France et aux Etats-Unis, de pratiquer mon anglais qui est aujourd’hui la langue principale dans la recherche, de découvrir de nouvelles pratiques de gestion et de restauration des cours d’eau,… Au-delà de cet aspect professionnel, cette expérience me permet également de découvrir une nouvelle culture, oh combien différente de la culture française, et plus largement d’explorer un nouveau pays. 

Avez-vous une anecdote à nous raconter ?
Joseph Wheaton est très actif dans le milieu des solutions de restauration basées sur la nature et low-techs. Il m’a ainsi emmené (plus ou moins de force) un samedi matin construire des analogues de barrages de castors dans une des rivières à proximité de Logan, afin de restaurer et d’augmenter la connectivité latérale de la rivière. J’étais un peu sceptique à la base, surtout à 8 heures du matin en train de tasser des branchages et des sédiments sur un faux barrage de castor, mais il s’avère que j’ai dû admettre que ses travaux sont en réalité plutôt efficaces. 
Ma première rencontre avec un wapiti (d’ailleurs bien plus gros que ce que l’on imagine) sur le trottoir devant ma résidence, en rentrant du travail, a probablement également été un moment marquant de ma mobilité.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans le pays ?
La culture et le mode de vie américains, et notamment dans l’Utah qui est un état particulièrement conservateur et rural, sont radicalement différents de ce que nous connaissons en France. Il est parfois un peu difficile de s’adapter et de cerner les règles locales. La nourriture est définitivement un problème pour ma part, les transports en communs sont quasiment inexistants, les villes sont adaptées au tout-voiture et très peu aux piétons et vélos, et dans l’Utah rural, les bars, boites de nuits, et autres lieux de socialisation sont quasiment inexistants, en raison de l’omniprésence de la religion mormone. Croiser des Américains arme à feu à la ceinture est également chose commune, même dans les magasins ou en randonnée, ce qui fait un peu bizarre au début. Ce n’est donc pas fait pour tout le monde, mais l’environnement et la nature restent magnifiques et particulièrement conservés, il n’est pas rare de croiser cerfs et ratons laveurs en pleine ville, les randonnées sont exceptionnelles, et si vous êtes à la recherche de dépaysement, c’est définitivement the place to be