Mise à jour le 16 avr. 2020
Publié le 16 avril 2020 Mis à jour le 16 avril 2020
EMPLOI
 

Pouvez-vous vous présenter (nom, prénom, niveau d'étude) ?
Je m’appelle Loïc Vendrame, 28 ans, diplômé d’un Master 2 Géographie – Aménagement spécialité Planification des transports, et d’un Master 2 en Gestion de projet humanitaire (IRIS Sup’/Bioforce).

Quel poste occupez-vous actuellement (fonction, établissement, localisation) ?
En quoi consiste-t-il ? Souhaitez-vous communiquer votre tranche de salaire ?

Je travaille en tant qu’Assistant chef de Mission – Reporting Officer pour une ONG internationale médicale (ALIMA), sur la mission de la République Démocratique du Congo depuis 8 mois. Nous sommes une ONG d’urgence médicale et travaillons en RDC sur la riposte aux épidémies (choléra, rougeole, paludisme, Ebola…) et sur l’accès aux soins de santé primaire. Je fais partie de l’équipe de coordination de la mission, et à ce titre je m’occupe plus particulièrement de la gestion contractuelle de nos projets avec nos bailleurs de fonds (propositions de projet, rapports…), du suivi des projets, de la représentation de l’ONG aux différentes réunions de coordination avec les partenaires, et j’occupe également les intérims du chef de projet (supervision des départements finances, RH, logistiques et opérationnels).
Mon salaire est de 1400 € net auquel s’ajoute un perdiem (frais de vie) mensuel d’environ 650€.

Pouvez-vous nous résumer votre parcours professionnel ?
Durant l'année de M2 Géographie – Aménagement spécialité Planification des transports à l’Université Lyon 3, j’ai effectué mon alternance dans le bureau d’étude Inddigo-Altermodal où j’étais chargé d’études transports et déplacement. J’avais ensuite envie de voir autre chose, et je suis parti voyager/travailler pendant 1 an en Asie et en Australie. A la suite de ce voyage, je ne souhaitais pas retourner dans le domaine de l’aménagement du territoire, et j’ai repris une année de formation à l’IRIS/Bioforce (Paris) en gestion de projet humanitaire. J’ai ensuite travaillé 6 mois au siège de la Croix-Rouge française en tant qu’assistant du département Asie-Pacifique. A la suite de cette première expérience dans le secteur humanitaire, j’ai été recruté par l’ONG ALIMA.


Avez-vous trouvé facilement cet emploi ? Comment vous y êtes-vous pris ?
Je n’ai pas eu de difficulté pour trouver mon emploi actuel. C’est un poste « junior » et mon parcours de géographe et mes différentes expériences en gestion de projet ont été appréciées. Le secteur humanitaire est un domaine large et presque tous les domaines de formation permettent d’y accéder. Il n’y a pas une voie type, même si c’est bien d’avoir une formation courte en gestion de projet en humanitaire.

Pouvez-vous nous donner un exemple de mission assurée aujourd’hui, en lien avec votre formation initiale ?
Je n’ai pas spécifiquement une mission qui est directement en lien avec ma formation initiale, mais par contre ma formation initiale m’a permis d’acquérir des compétences qui aujourd’hui me servent : analyse spatiale, approche multi-scalaire des problématiques humanitaires, esprit de synthèse. J’utilise également régulièrement les outils cartographiques (Qgis) et à ce titre j’ai déjà formé plusieurs personnels de la Division Provinciale de la Santé de la province dans laquelle je me trouve à l’utilisation de Qgis pour l’analyse spatiale des données sanitaires. Aujourd’hui les compétences en SIG sont de plus en plus recherchées et appréciées dans le milieu humanitaire.

Quels sont les points positifs de votre métier ?
Mon travail dans le secteur des urgences humanitaire est très prenant, diversifié selon les projets et les zones où l’on intervient. Certes j’ai un poste défini mais j’endosse d’autres responsabilités selon le contexte. La flexibilité et l’adaptabilité sont deux points qui me plaisent dans mon métier et qui me conviennent parfaitement, car j’ai tendance à vite me lasser si les choses deviennent répétitives. Les urgences nous amènent à être tout le temps actif, et en quelques mois on développe beaucoup de compétences du fait que l’on est « immergé » 7 jours sur 7 dans les opérations. Et j’aime évidemment le côté multi-culturalité dans mon environnement de travail, et la découverte d’autres contextes, pays et cultures.

Quels en sont les points négatifs ?
Je ne parlerai pas de points négatifs mais plutôt de difficultés et de contraintes. Tout d’abord les « sacrifices » à faire sur sa vie personnelle, mais c’est mode de vie à accepter. Nous avons droit à un break de 7 jours tous les 3 mois. Egalement le côté « instable » de l’emploi, des missions parfois courtes, mais une fois un minimum d’expérience acquise, les missions s’enchainent facilement car c’est un secteur avec beaucoup de turn-over. Il faut également arriver à gérer son stress dans certains contextes d’urgences (nous travaillons actuellement sur une épidémie d’Ebola dans ma région), et à gérer la fatigue et son temps de travail car en période d’urgence nous travaillons 7 jours sur 7 dans des conditions pas toujours simples (chaleur, paludisme…). Il faut apprendre à se connaitre pour « savoir durer ».



FORMATION
 

Quel a été votre parcours au sein de l'Université Lumière Lyon 2 ? Quel diplôme avez-vous obtenu ?
J’ai commencé ma formation universitaire de Géographie – Aménagement en 2008 à l’Université Lyon et j’ai obtenu la licence Géographie – Aménagement avec la spécialisation Environnement en 2011.

Quelles compétences avez-vous acquises grâce à votre parcours en géographie et/ou urbanisme ?
Je dirai tout d’abord la faculté de regarder ce qui nous entoure sous différents aspects, et qu’il n’y a pas qu’un seul facteur explicatif aux problématiques. Egalement de savoir analyser les phénomènes à plusieurs échelles, de savoir schématiser et synthétiser. J’ai aimé la pluridisciplinarité de cette formation, le temps consacré à la cartographie et aux outils SIG qui servent dans beaucoup de secteurs professionnels.

Quels ont été les temps forts de votre formation ? Pourriez-vous décrire un souvenir particulier qui vous aurait marqué ?
Avec ma spécialisation Environnement en dernière année de Licence, nous avons pu faire du terrain lors des sessions d’hydrologie et d’études des milieux karstiques et j’ai particulièrement apprécié le fait d’aller voir concrètement ce que nous étudions. La géographie nous permet de passer du théorique au « pratique » en un instant et c’est pour ça que j’ai autant apprécié mes études.

Quels sont les 3 mots qui vous viennent à l'esprit quand on vous dit "Université Lumière Lyon 2" ?
Bon esprit : j’ai aimé la facilité d’interaction avec les enseignants. Diversité : j’ai aimé la diversité des enseignements en Géographie